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Projets de recherche - professeurs

Présentation des projets en cours de nos professeurs

Le processus de traduction à vue

Responsable du projet 

Christine Demaecker est docteure en Langues, Lettres et Traductologie. Elle enseigne la traduction spécialisée et de traduction à vue à l’École de Traduction et Interprétation ISTI – Cooremans.

Présentation

Ce projet vise à analyser le processus de décodage du texte lorsque le traducteur effectue une traduction à vue anglais-français, c’est-à-dire la traduction orale immédiate d’un texte écrit, formulé de manière fluide et à un rythme proche de celui de la lecture à haute voix.

Lors de cet exercice, des variations considérables du niveau de performance peuvent être observées. L’un des facteurs à l’origine de ces différences pourrait être lié au processus de décodage pour la restitution du message original. La compréhension de l’approche la plus efficace en fonction du type de texte et du niveau de difficulté permettrait d’adapter la didactique de la traduction à vue.

Même si les cours de traduction à vue mettent souvent l’accent sur le découpage en unités de sens et la reformulation dans la langue cible indépendamment des formulations originales, l’adéquation de cette démarche au niveau de qualité escomptée ne peut encore s’appuyer que sur peu d’études scientifiques.

C’est la raison pour laquelle ce projet vise à étudier in situ les processus utilisés au cours de cette activité traduisante. Il devrait permettre de distinguer l’utilisation des deux processus mis en lumière par Annette De Groot (1997).  Il s’agit, d’une part, de la traduction verticale correspondant au modèle théorique de la traduction interprétative, par lequel la compréhension est antérieure à la production en langue cible, et d’autre part, de la traduction horizontale au cours de laquelle la compréhension du texte et la production en langue cible ne s’opèrent pas de façon séquentielle, mais bien de manière synchrone. Le projet devrait déterminer la pertinence des deux processus par rapport à la qualité des traductions produites.

La méthode utilisée sera triangulaire. Elle combinera l'analyse synchrone des trajectoires oculométriques et des productions orales, l'analyse qualitative des traductions produites et les commentaires des participants a posteriori. Cette étude empirique s'inscrit dans une approche cognitive de la traductologie.

  • Chih-Chieh Huang. 2011. Tracking Eye Movement in Sight Translation – the comprehension process in interpreting.  Thèse présentée à la National Taiwan Normal University .
  • De Groot, Annette. 1997. « The cognitive study of translation and interpretation: Three Approaches ». In J.H Danks et al. (Eds.). Cognitive Processes in Translation and Interpreting. Thousand Oaks (CA): Sage Publication, pp. 25–56.
  • Dragsted, Barbara, et Inge Hansen. « Exploring Translation and Interpreting Hybrids. The Case of Sight Translation ». Meta : Journal des Traducteurs / Meta: Translators’ Journal 54, No. 3 (2009): 588 604. https://doi.org/10.7202/038317ar.
  • Vogeleer, Svetlana. 2017. “Le Modèle vertical du processus de traduction, La Question du transfert et la place des représentations mentales .” Communication à un colloque (Conference Paper), conférence - journée d’étude Déverbaliser - reverbaliser : la traduction comme acte de violence ? Bruxelles :Université Saint-Louis https://www.academia.edu/36164625/Le_mod%C3%A8le_vertical_du_processus_de_traduction_la_question_du_transfert_et_la_place_des_repr%C3%A9sentations_mentales.
Calendrier
  • Mars 2021 : présentation du projet dans le cadre des « Midis de la recherche » de TRADITAL.
  • Mai-juin 2021 : dépôt de demandes de financement (Crédits facultaire de la recherche et FNRS)
  • Automne-hiver 2022 : ouverture du marché public pour l’achat de l’équipement nécessaire 
  • Été 2022 :début de l'expérience

La traduction vers une langue étrangère : difficultés réelles et auto-perception des étudiant·e·s lors de la traduction du français vers l’allemand (L2)

Responsable du projet

Sabine Schmitz est doctorante en Langues, Lettres & Traductologie et enseignante de langue allemande, traduction et traductologie à l’École de Traduction et Interprétation ISTI – Cooremans sous la direction de Sonja Janssens (ULB) et Andrea Wurm (Universität des SaarJande).

Présentation

La traduction vers une langue étrangère constitue une pratique professionnelle à échelle mondiale, et cette tendance augmente encore. Si l’on assiste depuis les années 1990 à un essor des recherches en traduction vers une L2, le sujet reste néanmoins encore relativement nouveau en traductologie, surtout vers d’autres langues cibles que l’anglais. 

Le projet de recherche s’intéresse, d’un côté, aux défauts réels – c’est-à-dire les erreurs – des traductions du français vers l’allemand L2 réalisées par des étudiants. D’un autre côté, il cherche à mettre en lumière l’auto-perception des étudiants : quelles difficultés ressentent-ils en traduisant, et quels procédés de traduction et stratégies mettent-ils en œuvre pour surmonter ces difficultés ? 

Le projet utilise une méthodologie mixte basée sur trois types de données différents : (i) un corpus de 58 traductions du français vers l’allemand (L2) écrites par des étudiants en Bachelier et Master en traduction à l’ULB et balisées sur base d’une taxonomie d’erreurs descriptive permettant une analyse plutôt traditionnelle, et d’une taxonomie explicative permettant de classer les erreurs en fonction de leur cause (probable) ; (ii) un questionnaire sur lequel les étudiants participants ont indiqué les difficultés perçues lors de la tâche de traduction ; (iii) de brefs entretiens rétrospectifs permettant de mieux identifier les stratégies mises en œuvre en cas de difficulté.
En comparant systématiquement les erreurs de traduction avec leurs causes ainsi qu’avec les difficultés ressenties lors de la traduction, et les difficultés avec les stratégies mises en œuvre pour les surmonter, le projet souhaite fournir une contribution au domaine de la traduction en L2 ainsi qu’à la recherche sur les compétences de traduction. 

  • Campbell, Stuart. 1998. Translation into the Second Language. New York: Addison Wesley Longman.
  • Duběda, Tomáš, David Mraček, et Vanda Obdržálková. 2018. Překlad do nemateřského jazyka: Fakta, otázky, perspektivy. Praha : Karolinum.  
  • Grosman, Meta, Mira Kadrić, Irena Kovaĉiĉ, et Mary Snell-Hornby, éds.. 2009 (2000). Translation into Non-Mother Tongues in Professional Practice and Training. Tübingen: Stauffenburg Verlag. 
  • Kelly, Dorothy, Anne Martin, Marie-Louise Nobs, Dolores Sanchez, et Catherine Way. éds. 2003. La direccionalidad en traducción e interpretación: Perspectivas teóricas, profesionales y didácticas. Granada: Atrio.
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En cours d'élaboration


La traductologie à l’épreuve des neurones : vers une traductologie 2.0 ?

Responsable du projet

Marc Lebon est enseignant depuis 2011 au sein de l'Ecole de Traduction et Interprétation ISTI - Cooremans. En 2020, il y a également entamé un doctorat en Langues, Lettres et Traductologie a sous la direction d'Andrew Norris.

Présentation

La recherche est une exploration opportuniste, l’opportunisme désignant ici, sans connotation péjorative, l’exploitation des possibilités qui s’offrent à un moment donné et dans une situation donnée pour avancer dans la connaissance. (Daniel Gile, 2011)

Notre monde est et a toujours été multilingue. Ce multilinguisme s’appuie sur des piliers tels que l’apprentissage des langues et de la traduction, tous deux profondément affectés par les récents progrès de la traduction automatique dite neuronale. Si le monde professionnel a assez largement adopté cette technologie certes imparfaite, mais suffisamment performante pour être rentable dans nombre de projets de traduction, le milieu de la traductologie s’est jusqu’il y a peu montré plus réticent. Le fait qu’une machine supposée non-intelligente puisse accomplir correctement une tâche considérée comme intelligente (la traduction) a en effet de quoi laisser perplexe : l’intuition d’une impossibilité de traduire par défaut d’intelligence et la réalité observable des performances des systèmes de traduction automatique en ligne semblent de prime abord inconciliables. Cette thèse saisit l’opportunité présentée par cette situation nouvelle pour en explorer les possibles explications.

Trois hypothèses de base peuvent être dégagées. 

1 Singularité : les machines sont devenues « intelligentes » -> les machines peuvent traduire.
2 Dualisme : la traduction automatique n’est pas de la traduction, juste de l’ingénierie.
3 Paradoxe : la traduction n’est pas un processus « intelligent » -> les machines peuvent traduire.

1 La Singularité est un concept rendu célèbre par Ray Kurzweil (2005) ; elle peut succinctement se décrire comme l’émergence inéluctable d’une intelligence égale ou supérieure à l’intelligence humaine grâce à l’accélération des progrès technologiques. Des machines aussi intelligentes que des humains n’auraient aucun mérite particulier à traduire. Si la mise en ligne de systèmes d’intelligence artificielle générative tels que ChatGPT a récemment suscité de vifs débats sur ce point, il semble prématuré de considérer que ces systèmes sont aussi intelligents que des humains. La thèse considère que la Singularité n’est pas atteinte actuellement. 

2 Le dualisme qui consisterait à séparer complètement la traduction automatique de la traduction humaine semble difficile à justifier au regard de l’adoption large (à tort ou à raison) de la traduction automatique tant par les milieux professionnels que par le grand public. 
La théorie descriptive développée par Toury (1995) considère comme traduction ce qui est défini ou employé comme tel. En l’absence d’un consensus clair sur cette question, la thèse prend comme hypothèse de travail que la traduction automatique est de la traduction et peut être étudiée comme telle, tout en n’excluant pas la possibilité de conclure différemment en fonction de l’évolution des recherches.

3 Le paradoxe de la traduction comme opération ne requérant pas nécessairement une intelligence humaine présente est certes dérangeant, mais c’est précisément ce qui fait son intérêt comme problème de recherche au-delà même de la question traductologique : on touche au débat fondamental sur l’intelligence artificielle et ses limites. 
La thèse tentera d’identifier les éventuelles failles conceptuelles de certaines théories traductologiques à l’aune des réalités observables de la traduction automatique, mais aussi de dégager, là où cela est possible, des points de convergence entre ces théories essentiellement basées sur la traduction humaine et la gestion de la notion de « sens » et le fonctionnement pratique de systèmes entraînés sur des corpus parallèles composés de millions d’exemples dont ils ne comprennent pas le « sens ». 

Ce problème de recherche est étudié au travers de trois questions de recherche, très succinctement décrites comme suit :

1 Peut-on représenter les idées par des nombres ? 
Les ordinateurs manipulent des nombres, les humains, des idées ; cela démontre-t-il une incompatibilité fondamentale entre deux modes de fonctionnement ? De nombreux savants dont Leibniz, Wilkins et Kircher ont, à l’ère préindustrielle, prôné l’emploi de nombres pour faciliter la communication entre les peuples, que ce soit au travers de dictionnaires multilingues permettant de traduire « sans comprendre » ou de systèmes de langues universelles. Alan Turing a démontré en 1936 qu’une très large gamme d’opérations jusqu’alors réalisées par des humains (que l’on appelait alors « computers » en anglais) pouvaient l’être par ce qui deviendra quelques années plus tard un ordinateur. Mathématiques et langues ne constitueraient pas des ensembles totalement disjoints. L’objection préjudicielle contre la possibilité de traduire par calcul devrait donc être levée. 

2 Y a-t-il une agentivité à l’œuvre dans la traduction automatique ? 
L’agentivité des traductaires (terme épicène) est un concept qui peut éclairer tant leur capacité à traduire que leur responsabilité dans les choix opérés. Si l’agentivité nécessite une forme de volonté propre, un ordinateur, considéré sans volonté, est par conséquent réputé incapable d’agentivité. Dès lors, la traduction automatique (par hypothèse considérée comme traduction) constitue soit une forme de traduction sans agentivité (purement statistique ?), soit l’expression d’une agentivité machinique différente de l’agentivité humaine qu’il conviendrait d’explorer et si possible définir.

3 La visibilité du traductaire peut-elle s’appliquer à la traduction automatique ? 
Lauwrence Venuti est connu depuis 1995 pour ses appels à davantage de visibilité pour les traductaires, souvent coupables selon lui de dissimulation volontaire de leur intervention et/ou des marques de l’étrangéité des textes traduits. Cette « invisibilité » nuirait tant aux textes étrangers exagérément « naturalisés » qu’aux traductaires qui escamoteraient ainsi volontairement les marques les plus évidentes de leur art de traduire pour se conformer aux normes dominantes. Si les humains qui traduisent méritent la reconnaissance au travers d’une plus grande visibilité, doit-il en être de même pour les machines ? S’il est possible de montrer que la traduction automatique peut refléter diverses facettes du concept de visibilité des traductaires et/ou de la performance de l’acte traductif, il semblerait légitime d’octroyer davantage de visibilité à « la machine ». 

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Linguistique de corpus appliquée aux langues spécialisées

Responsable de projet

Marc Van Campenhoudt est enseignant au sein de l’École de traduction et d’interprétation ISTI-Cooremans

Présentation

Adoptant la démarche de la linguistique de corpus et mené sur fonds propres, ce projet personnel se fonde sur l’élaboration d’un vaste corpus constitué depuis 2007, proche de deux millions de mots et contenant plusieurs sous-corpus :

- Articles scientifiques publiés dans des revues avec comité d’évaluation et relevant de domaines variés ;
- Manuels spécialisés dans les domaines scientifiques et techniques ;
- Conventions de droit international et Code civil français ;
- Rapports et discours relevant du domaine politique ;
- Littérature du domaine public : française et anglaise traduite en français.

Différents concordanciers et lemmatiseurs sont utilisés pour examiner des faits de langue et produire des données lexicométriques de grande ampleur : AntConc, TagAnt, TXM, Wordsmith, Tropes-Zoom et SketchEngine.

Ce projet de recherche personnel, fondé sur plus de 35 années d’expérience de la linguistique de corpus, a nourri diverses publications dans des revues renommées et des actes de colloques de référence. Il a aussi largement alimenté nos cours de Normes pour la présentation des textes (ISTI), Linguistique française et exercices III (LING-B-3005), Terminologie (TRAD-B-4002), Terminotique (TRAD-B-4009), Traductologie de corpus (TRAD-B-4400), Français des relations internationales (FRAN-B-5000).

Il recouvre, bien entendu, certains des principaux intérêts de recherche de son promoteur :

-    Étude des langues spécialisées : lexique, normes et analyse de discours ;
-    Linguistique de corpus, envisagée à des fins d’extraction lexicale ou terminologique dans des textes en langue spécialisée ;
-    Étude métalexicographique des dictionnaires spécialisés.

Les principaux apports de la recherche ont consisté à caractériser l’écriture spécialisée d’un point de vue lexical et morphosyntaxique, à lier la morphologie lexicale des terminologies au phénomène de la condensation syntaxique propre à ces écrits spécialisés et à y décrire des mécanismes de coréférence originaux.

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Madame Bovary. Moeurs de province en espagnol

Responsable de Projet

Mauricio Narváez Soto est Docteur en philosophie et lettres
Il est enseignant de langue espagnole, traductologie et théorie de la création littéraire à l’École de traduction et d’interprétation ISTI-Cooremans

Présentation

Objectif : créer et mettre à disposition des chercheurs une base de données destinée à constituer des corpus parallèles portant sur le plus grand nombre de traductions en espagnol de Madame Bovary. Mœurs de province.

L’œuvre majeure de Gustave Flaubert, publiée en 1856 (édition définitive en 1873), a été traduite en espagnol pour la première fois en 1875. Depuis lors, le roman n’a cessé d’être édité en Espagne et en Amérique latine. Le catalogue établi par Marta Giné Janer (2011), qui dénombre plus d’une centaine d’éditions en Espagne, permet d’identifier des dizaines de traductions (réalisées par Emeterio Mazorriaga, Ramón Orts-Ramos, Amancio Peratoner, Hermenegildo Giner de los Ríos, Alberto Carrasco, José Pablo Rivas, Pedro Vances. J. A. Gigena, Joan Sales, María. Dolores Gutiérrez, Julio C. Acerete, Consuelo Berges, Claudio Gancho…). Ce nombre considérable invite à une étude comparative systématique et complète de toutes ou de la plus grande partie de celles-ci. 

Certes, des analyses ont été menées soit sur les premières traductions (Hernández Guerrero, M-J. 2019) soit sur des éditions modernes (Bravo Castillo, J. 1995), mais celles-ci se sont basées sur la comparaison de quelques fragments d’un nombre très limité de traductions. Malgré ces restrictions, les spécialistes ont déjà pu identifier une série de phénomènes qui nous invitent à créer cet instrument d’étude (des erreurs de traductions, des ajouts et des omissions, des appropriations plus ou moins déguisées, des réécritures abrégées, des corrections stylistiques sans consultation du texte original, des plagiats…).

Notre projet s’articule en trois étapes :

1.    Collecte de l’ensemble de traductions publiées aussi bien en Espagne qu’en Amérique latine ;
2.    Digitalisation de ces textes et création d’une base de données la plus complète possible ;
3.    Sur cette base, constitution de corpus parallèles.

Au-delà de l’utilité évidente de cet instrument pour la traductologie, l’histoire de la réception, l’histoire du marché éditorial, etc. il s’agit de rendre accessibles de manière simultanée ces traductions qui constituent ce que Walter Benjamin (1923) appelait la survie des œuvres ; c’est-à-dire le déploiement des possibilités linguistiques et littéraires du texte source dans le texte traduit et, vice versa, l’accomplissement littéraire de la langue cible grâce au texte source.   

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En cours d'élaboration


Mesurer l'aptitude à l'interprétation

Responsable du projet

Sonja Janssens est docteure en langues et lettres et professeure de langue anglaise, traduction et traductologie à l’École de Traduction et Interprétation ISTI – Cooremans.

Présentation

Projet en cours d'élaboration

En raison de l’investissement matériel et humain considérable que nécessite la formation d’un ou d’une interprète, les candidat.e.s sont souvent soumis.es à plusieurs types de tests sur la base desquels un avis à titre indicatif est exprimé quant à leurs chances de réussite. Selon (Russo, 2011) tester des candidat.e.s est une nécessité non seulement pratique mais aussi éthique.

Ces tests d’aptitude à l’interprétation prennent diverses formes. Traditionnellement, ils visent à évaluer les connaissances linguistiques et culturelles des candidat.e s. Dans certains cas, les candidat.e.s sont évalué.e.s sur la base d’un exercice de traduction-à-vue. L’utilisation de tests psychométriques qui mesurent leurs capacités cognitives (e.g. la mémoire et le raisonnement logique) et identifient des traits de personnalité (e.g. l’extraversion ou la résistance au stress) est également devenue une pratique relativement courante.

Malgré l’importance du dépistage précoce des forces et des faiblesses potentielles des candidat.e.s et les multiples tentatives pour construire des tests à la fois fiables, valides et facilement applicables, la recherche n’a pas encore élucidé tous les aspects du processus d’évaluation de l’aptitude à l’interprétation (Pöchhacker & Minhua, 2015).

L’objectif du projet de recherche proposé est d’examiner et de développer une « batterie de tests » qui donnerait une indication fiable quant aux chances de réussite des candidat.e.s à la formation d’interprètes et nous permettrait de « cartographier » leurs forces et leurs faiblesses tout au long de leur parcours à l’université. L’analyse des données recueillies devrait aussi permettre de mieux cerner le concept d’aptitude à l’interprétation.

Ce projet sollicite l’aide et les conseils des collègues enseignants en interprétation pour enrichir cette recherche de leurs connaissances et de leur expérience. Les modalités précises du projet n’ont pas encore pas été fixées, à ce stade, afin de permettre de le construire collectivement. Toutefois, quelques propositions concrètes ont déjà été formulées dans le but d’alimenter les réflexions.

PÖCHHACKER, F. & MINHUA, L. 2015. Aptitude for Interpreting. John Benjamins Publishing Company : Amsterdam & Philadelphia.
RUSSO, M. 2011. “Aptitude Testing over the Years.” Interpreting 13 (1) : 6–30.

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Modélisation et échange des données terminologiques

Responsable de projet

Marc Van Campenhoudt est enseignant au sein de l’École de traduction et d’interprétation ISTI-Cooremans

Présentation

Cette recherche occupe depuis plus de trois décennies son promoteur, membre du groupe de recherche Termisti (centre Tradital). Sa thématique a concerné de nombreux projets sur fonds extérieurs. Dans le sillage des projets européens Dhydro et Salt, l’expertise développée a influencé les normes ISO du domaine (particulièrement ISO 16 642 Terminological Markup Framework [TMF] et 12 620 Data categories). Son fil conducteur est une réflexion sur la nécessité d’identifier dans les bases de données terminologiques multilingues, et au départ des dictionnaires qui les nourrissent, une fine catégorisation des données et de suivre une démarche monosémique et homonymique. Cette dernière garantit l’équivalence entre les langues et la bonne représentation des réseaux sémantiques.

La réflexion – entamée avec le logiciel Termisti (1989) et l’étude de la méthodologie de Heinrich Paasch (1898) dans From Keel to Truck – a conduit à promouvoir une structure des fiches « en étoile », avec une hiérarchie concept-langue-terme. Cette structure, adoptée par la norme ISO TMF, a servi dans plusieurs projets (Dhydro, Babeliris, Belterme, Terminorel). Elle a aussi été largement expérimentée dans le cadre de cours de Terminotique à l’Université libre de Bruxelles (TRAD-B-4009) et à l’Université de Strasbourg. De grandes bases de données terminologiques (IATE, Termium, Grand Dictionnaire terminologique, France Terme, CILF, Meteoterm, Silvaterm…) ont été modélisées en XML au travers de DTD conformes à la structure prônée, converties dans des formats ISO (TBX, TMF), puis importées dans des logiciels de gestion terminologique pour valider leur efficience. Les recherches institutionnelles comme les travaux d’étudiants de maîtrise ont pu démontrer la conception lacunaire de certaines de ces bases. Le constat que les normes d’échanges posaient des problèmes de catégorisation et permettaient de mélanger des modèles de données hétérogènes a pu contribuer à les faire évoluer.

Devenu norme, le modèle « en étoile » a été adopté par des institutions prestigieuses, comme la Commission européenne (IATE), et a conduit à repenser des logiciels de référence, tel Multiterm. Paradoxalement, le monde professionnel préfère souvent utiliser de simples fichiers tabulés (flat file), très pauvres en contenu et sans liens entre les données. Vérifier si l’apprentissage profond est plus productif au départ de données structurées est assurément le nouvel enjeu désormais soulevé par l’intelligence artificielle.

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Mis à jour le 22 mai 2025